Plein de trucs à dire

Publié le par Kejik

Profitant de toute une après-midi (et une large part de la nuit) dégagée, je me suis remise à écrire. Cela a été bien bénéfique. Huit pages bien tassées se sont alignées, sans répit, sauf pour manger.
La première constatation que j'ai faite et dont je voudrais vous parler aujourd'hui, c'est la phrase de fin... J'avais déjà remarqué ça auparavant, lorsque je me lance dans mes marathons d'écriture, il y a toujours un moment donné où l'inspiration s'épuise. Enfin, pas exactement mais c'est plutôt comme si mon inconscient me disait : "il est temps de laisser reposer tout ça". Ca commence par des phrases qui deviennent plus courtes, plus concises dans l'idée générale que je veux donner. C'est même trop abrupt. Puis il y a une phrase qui met un terme à la session. Une phrase simple mais sur laquelle je ne peux plus avancer. On dirait qu'elle ne peut pas avoir de suite.
Dans ces moments là, je ne cherche pas à pousser plus fort mon imagination, je sauvegarde et j'éteins l'ordinateur.
Lorsque je reviens sur le texte, en général, je relis le dernier paragraphe et la dernière phrase écrite lors de la dernière modification du document, pour m'imprégner de l'ambiance générale, puis je les fait sauter pour les réécrire, en plus étoffé.
C'est un peu comme si je passais le relais. Le bâton témoin n'est là que pour me rappeler l'idée vers laquelle je tendais.
Ce qui me paraissait le plus intéressant dans cette affaire, c'est que je ne le fais absolument pas consciement. J'avais déjà évoqué cette notion d'état second qu'apporte l'écriture. Cette impresion que lorsque je me met à débiter mon texte, ce n'est pas seulement moi qui oeuvre mais aussi que quelque chose me pousse à raconter l'histoire, me dicte des attitudes, des images, des émotions... L'impression étrange que quelque part, cette histoire a bien lieu et que quelqu'un voudrait que je la raconte. Je sais, ça paraît un peu fou, à la limite du raisonnable mais, j'avais déjà entendu parler de cet état chez d'autres auteurs bien plus connus que moi... Je ne vous citerais pas lesquels afin de ne pas paraître un chouïa orgueilleuse, c'était juste pour souligner le fait que je ne suis pas seule... (ouf !)
La deuxième chose que j'ai eu l'occasion de constater c'est combien certaines images ou certains textes ont pu m'influencer. Par exemple, j'ai vu les deux derniers Matrix il y a pas mal de temps. Ca fait facilement plus d'un an, si ma memoire est bonne. Une chose m'avait particuliérement marquée : les fantômes. Des esprits à moitié physiques, moitié gazeux. Pouvant passer à travers le physique à l'état gazeux, pouvant blesser à l'état physique. Mais pas les deux ensemble.
Je me suis retrouvée, ainsi, à inventer une nouvelle race de peuple fantastique, les Berschers. Il faudra certainement que je change leur nom car il me semble qu'il est déjà pris pour autre chose mais je ne sais pas pour quoi. Bref... J'imaginais ces esprits du froid, translucides, qui se déplacaient comme le gel dans le vent puis qui reprennaient un état physique afin de toucher un être vivant, le glaçant à ce contact. D'ailleurs, à l'état solide, ces êtres ne se meuvent que très lourdement, le poids de la glace étant très lourde...
Ce n'est qu'après que j'ai reconnu la ressemblance. Il m'a fallu pas mal de temps, d'ailleurs, pour débattre intérieurement de la question. Est-ce que je devais laisser ce plagiat flagrant ou laisser couler. J'ai décidé de laisser couler. En effet, c'est fortement inspiré mais à vrai dire, ce ne sont pas des fantômes et ils n'ont pas tout à fait la même façon de procéder... La ressemblance est réelle, certes, mais reste admissible.
Là où les choses se compliquent, c'est sur la forme du texte. "Après..." est une histoire post-apocalyptique (merci, on le saura maintenant), comme "Le Fléau" de Stephen King. Et là où ça m'embête beaucoup mais alors vraiment beaucoup beaucoup, c'est que j'ai utilisé exactement la même façon de découper l'histoire. Je ne racontes pas une histoire avec un héros flagrant que je poursuis assidument. Je tourne la caméra sur plusieurs personnages et je raconte des tranches de ces vies, sans forcément en narrer les moindres détails. Comme un patchwork. De petits bouts qui assemblés forment une couverture...
Pour le coup, je suis bien embêtée. Je n'ai aucune envie de recoudre le texte en un seul bloc mais si jamais je veux me faire éditer, va falloir que je prouve un peu plus d'inventivité que de juste écrire les actions au gré de mes dés...
Pour l'instant, je continue à écrire ainsi. C'est comme ça que je me sens le plus à l'aise. Mais les ressemblances m'enquiquinent énormément. Il faudra que je trouve une solution, à un moment donné...
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